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Togo : La maison des esclaves d’Agbodrafo

Maison des esclaves _ Togo

Togo : La maison des esclaves d’Agbodrafo

Une maison chargée d’histoire.

Afro-Brésilienne, elle est construite un peu après 1835. La maison des esclaves d’Agbodrafo a été restaurée en 1858, puis en 2006. En effet, d’un point de vue architectural, cette maison a un style tout à fait remarquable. Cependant, son histoire nous ramène à une période assez sombre de l’histoire du Togo.

Encore appelée la maison Wood ou Wood Homé, du nom de son dernier négociateur, elle a abrité 22 ans d’esclavage clandestin. Et, depuis sa construction, elle a vu passer environ 10 millions de noires. Par la suite, ces derniers, de façon clandestine, ont été transportés au-delà de l’Atlantique.

Effectivement, alors que l’Angleterre abolissait l’esclavage en 1807, l’inégalité se présentait donc comme seule option pour certains marchands. D’où la construction de cette maison précisément à PortoSeguro ; ville que ces derniers considéraient comme leur havre de paix, à l’abri de tout regard accusateur.

Wood Homé était, en réalité, ce lieu où l’on entassait les esclaves en attendant l’arrivée des bateaux. A ce qu’il parait, avant le départ des esclaves, ils étaient emmenés à faire sept tours du puits des enchaînés ; rituel qui était censé leur faire oublier le chemin de leur maison. Aussi, au puits des enchaînés, les esclaves avaient droit à leur dernier bain avant le grand voyage. Oui, dans leur prétendante demeure où ils pouvaient passer près de deux semaines, emmagasinés les uns sur les autres, le bain était un luxe qu’ils ne pouvaient en aucun cas se permettre.

Cette demeure, pas comme les autres, était composée d’un salon (appelé salon d’honneur), de plusieurs chambres pour les négriers et d’une cave pour les esclaves.

La cave représentait  »la résidence personnelle » des esclaves. Et, ils y accédaient à quatre pattes comme de vulgaires animaux, via une entrée minuscule située sur la façade sud du bâtiment. Ce lieu où les esclaves étaient amassées comme des marchandises, faisait environ 1.5 m de hauteur. Les esclaves y étaient installés donc à même le sol, en position assise ou accroupi, sans couvertures, ni nattes, et dans l’obscurité la plus totale.

Ce cadre de vie imposé aux esclaves était censé les habituer à la vie dans les bateaux qui devaient les conduire jusqu’à leur destination.

Inscrite par l’UNESCO sur sa liste indicative, la maison des esclaves est, de nos jours, l’un des sites touristiques les plus visités. Il n’y a pas de doute l’expérience y est concrète, car, vous avez la possibilité de vivre une stimulation de la situation de l’esclave à son époque.

Pour ma part, j’ai eu la chance de visiter de deux fois de suite cette maison historique. Vous pouvez me croire ; ce fut deux expériences tout à fait différentes. Chaque nouvelle visite est comme la toute première.

Cependant, un petit conseil : Quand vous y ferez un tour, si vous êtes claustrophobes, ou sensibles à la poussière, éviter la cave. Ne vous en faites pas, un magnifique petit marché d’œuvres d’art vous y attend.

 

ENGLISH VERSION

TOGO: a house steeped in history

Afro-Brazilian, it was built a little after 1835. The Agbodrafo Slave House was restored in 1858 and again in 2006. Indeed, from an architectural point of view, this house has quite a remarkable style. However, its history takes us back to a rather dark period in Togo‘s history.

Still called the Wood House or Wood Homé, after its last negotiator, it sheltered 22 years of clandestine slavery. And, since its construction, it has seen about 10 million black pass by. Subsequently, the latter, clandestinely, were transported across the Atlantic.

Indeed, while England abolished slavery in 1807, inequality was, therefore, the only option for some merchants. Hence, the construction of this house precisely in PortoSeguro; city that the latter considered as their haven of peace, away from any accusatory gaze.

Wood Homé was, in reality, that place where slaves were piled up while waiting for the arrival of the boats. It seems that, before the departure of the slaves, they were taken to make seven turns of the well of the chained; ritual that was supposed to make them forget the way to their home. Also, at the well of the chained, the slaves were entitled to their last bath before the great journey. Yes, in theirprevious home where they could spend nearly two weeks, stored on top of each other, the bath was a luxury they could not afford under any circumstances.

This house, like no other, was composed of a living room (called ‘’salon d’honneur’’), several bedrooms for slave traders and a cellar for slaves.

The cellar represented « the personal residence » of the slaves. And, they accessed it on all fours like vulgar animals, via a tiny entrance located on the south façade of the building. This place where slaves were amassed as wares, was about 1.5m high. The slaves were, therefore, installed on the ground, in a sitting or squatting position, without blankets or mats, and in total darkness.

This living environment imposed on slaves was supposed to accustom them to life in the boats that were to take them to their destination.

Inscribed by UNESCO on its indicative list, the House of Slaves is, nowadays, one of the most visited tourist sites. There is no doubt the experience is concrete because you have the opportunity to live a stimulation of the situation of the slave in his time.

For my part, I had the chance to visit this historic house twice in a row. You can believe me; they were two quite different experiences. Each new visit is like the very first.

However, a little advice: When you go for a walk, if you are claustrophobic, or sensitive to dust, avoid the cellar. Don’t worry, a beautiful little art market is waiting to you.

 

Article écrit et traduit en anglais par Tchablitiene

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